NOUVELLES d'ABIDJAN - NOTICIAS DE ABIDJAN

Nous sommes attentifs à ce qui se passe à Abidjan. Voici quelques nouvelles que m'ont fait parvenir les Frères présents sur place, samedi 2 et dimanche 3 avril :


Le samedi 2 avril :

"Cette fois c'est vraiment la guerre en effet, et les détonations se font entendre un peu partout. Le plus grave est sans doute l'appel à la mobilisation des jeunes pro-Gbagbo. Il semble que l'appel ne soit pas trop suivi. Mais le couvre-feu décrété par l'autre camp (à partir de....12h.) n'est pas trop suivi non plus. Sans doute, au centre-ville ce doit être la grande pagaille, et un extrême danger, surtout aux alentours des 2 ponts. Certainement, le mieux est de rester chez nous, et de faire confiance à la Providence. C'est ce que nous faisons. Fraternellement"
Fr. Louis KERVADEC

"La situation n'évolue pas comme nous l'espérions. Le conflit va encore durer. Nous continuons à entendre les armes lourdes et légères. Les hélicos de surveillance passent régulièrement au dessus du scolasticat lors de leurs rondes au-dessus des quartiers, des carrefours. La résidence de Gbagbo est à Cocody (5 à 6 km de chez nous) et le palais présidentiel à 10 km. Le 1er avril, couvre feu à 17 heures; aujourd'hui couvre feu à midi. J'entends une kalachnikov qui tirent des rafales non loin, sans doute pour avertir les oublieux. Ce n'est qu'un fusil mais le bruit est impressionnant. Nous ne mettons pas le nez dehors depuis le premier avril. Il n'y a pas de messe à l'église voisine et il en sera de même demain dimanche. Nos employés restent chez eux. Pour la nuit, nous faisons confiance à notre chien. Nos repas sont un peu simplifiés... Pas de marché ....mais les marchés sont fermés. Nous avons bien fait d'envoyer les scolastiques au Togo et au Bénin … Je prends le temps de lire quelques chroniques anciennes. Bien fraternellement.
Fr Jean DEMY

Le dimanche 3 avril :
"Dieu est grand. Nous avons eu la messe ce matin (dimanche 3 avril) contrairement à ce que la nuit de samedi pouvait laisser croire. En effet, dès 17h00, des tirs nourris et parfois sporadiques ont animé le quartier de "la Palmeraie" toute la nuit jusqu'à ce matin 7h00. Les gens ont eu du mal à rentrer chez eux après la messe tant les détonations étaient fortes. Un gros char est placé à l'entrée du commissariat de "9kilos" sur le boulevard. Toutefois, malgré les tirs (des tirs en l'air) les gens sont sortis pour s'approvisionner. Quand les déflagrations se font trop fortes et soutenues, ils se mettent à l'abri ou évacuent momentanément les rues.
… Notre quartier a perdu sa tranquillité depuis hier. Nous restons à l'intérieur. J'ai lié contact avec un jeune du quartier, qui vient souvent jouer avec nous, pour nous approvisionner en pain et autres quand nous en avons besoin. Lui, il connaît mieux les coins et recoins pour éviter les tirs. Toutefois, nous avons tout le nécessaire à la maison.
Aux Côteaux (la seconde communauté), les tirs ont été encore plus nourris autour du camp d'Akouedo…. Ici à la Palmeraie, nous sommes sereins même si l'insécurité risque d'augmenter à mesure que les jours passent…. Nous continuons à prier pour la paix dans ce pays. Les jours à venir risquent d'être très difficiles car les commerçants ne pourront plus s'alimenter à partir du marché d'Adjamé, terrain d'affrontements des deux camps. Nous prions pour que la crise ne dure pas. Mais la réalité sur le terrain est tout autre. Il y a tellement de confusion que personne ne peut dire au juste ce qui se passe réellement.
Merci aussi de votre soutien et de vos prières. Nous nous remettons à Dieu, Lumière qui éclaire nos vies. Fraternellement."
Fr Géniaud LAUTURE (Directeur du Scolasticat).


"Bonsoir frère,
Un grand merci pour votre message d'encouragement et de réconfort pour nous durant cette période très difficile que nous traversons en Côte d'Ivoire. Les 3 derniers jours ont connu des affrontements durs entre les deux camps qui se disputent le pouvoir. La nuit dernière a été une nuit de combat de grande envergure au camp d'Akouedo non loin de chez nous. Les combattants dans leur marche se sont croisés au devant de notre maison ce qui a fait de notre périmètre un champ de bataille. En voyant les étincelles des tirs dans notre cour, nous avons imaginé plutôt que les combattants cherchaient à défoncer notre portail pour entrer chez nous, heureusement que ce n'était pas le cas.... Malgré tout nous ne désespérons pas, nous faisons confiance en la Providence pour que la paix et le calme reviennent le plus tôt possible en Côte d'Ivoire. Merci pour votre soutien tant spirituel que moral.... Nous restons très reconnaissants à l'égard de tous nos confrères qui ne cessent de prier pour nous et qui nous envoient leur mot de compassion et de sympathie qui nous réconfortent. Nous croyons que le Seigneur exaucera leur prière pour nous ainsi que pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire. En union de prière."
Frère Fidèle NGUWA pour la communauté Gabriel Deshayes

Estamos atentos a lo que sucede en Abidjan. Éstas son algunas noticias que me han enviado los Hermanos que están allí, del sábado y domingo, 2 y 3 de abril :
 Sábado, 2 de abril :

"Esta vez ya es una verdadera guerra, y las detonaciones se pueden oír por todas partes. Lo más grave es, sin duda, la llamada a la movilización de los jóvenes en favor de Gbagbo. Parece que esta llamada no ha sido muy respondida. Pero el toque de queda decretado por el otro bando (a partir de las 12 horas) tampoco se ha respetado. Sin duda, el centro de la ciudad debe ser un gran caos y con un gran peligro, especialmente cerca de los 2 puentes. De verdad, que lo mejor es quedarse en casa y confiar en la Providencia. Eso es lo que hacemos. Fraternalmente "
Hno. Louis KERVADEC


"La situación no está evolucionando como lo esperábamos. El conflicto va a ser largo. Seguimos escuchando las armas pesadas y ligeras. Los helicópteros de vigilancia pasan con regularidad por encima del Escolasticado durante sus rondas por los barrios y encrucijadas. La residencia de Gbagbo está en Cocody (a 5 ó 6 km de nuestra casa) y el Palacio presidencial a 10 km. El 1 de abril, el toque de queda fue a las 17 horas ; hoy ha sido al mediodía. He oído, no lejos, ráfagas de un kalachnikov (fusil de asalto), presumiblemente para advertir a los olvidadizos. Sólo es un fusil, pero su ruido es impresionante. No hemos salido a la calle desde el 1 de abril. No hay misa en la iglesia cercana y tampoco la habrá el domingo. Nuestros empleados se quedan en sus casas. Por la noche, confiamos en nuestro perro. Nuestras comidas se han reducido ... No hay mercados … están cerrados. Hicimos bien en enviar a los Escolásticos a Togo y a Benín … Tengo tiempo para leer algunas crónicas antiguas. Muy fraternalmente.
Hno. Jean DEMY


Domingo, 3 de abril :


"Dios es grande. Hemos tenido misa esta mañana (domingo, 3 de abril), contrariamente a lo que pensábamos el sábado por la noche. Efectivamente, desde las 17 h. intensos tiroteos y a veces esporádicos acompañaron al barrio de "la Palmeraie" durante toda la noche hasta las 7 h. de la mañana. La gente, después de misa, se ha apresurado a volver a casa, ya que las detonaciones eran fuertes. Un enorme tanque se colocó ante la Comisaría “9 kilos” en el bulevar. Sin embargo, a pesar de los disparos (tiros al aire), la gente salió para conseguir suministros. Cuando las explosiones eran muy fuertes y sostenidas, buscaban refugio o abandonaban momentáneamente las calles.
… Nuestro barrio ha perdido su tranquilidad desde ayer. Nosotros nos quedamos en casa. Mantengo contacto con un joven del barrio, que a menudo viene a jugar con nosotros, que nos provee de pan y otras cosas cuando lo necesitamos. Él conoce mejor los rincones y recovecos para evitar los tiros. Así es que tenemos en casa todo lo necesario.
En Côteaux (la segunda comunidad), el tiroteo ha sido incluso más intenso alrededor del bando de Akouedo…. Aquí, en la Palmeraie, estamos tranquilos, a pesar de que la inseguridad parece aumentar a medida que pasan los días…. Seguimos rezando por la paz de este país. Los próximos días pueden ser muy difíciles, porque los comerciantes no podrán proveerse del mercado de Adjamé, zona de enfrentamientos de ambos bandos. Pedimos para que pase la crisis. Pero la realidad sobre el terreno es muy diferente. Hay tanta confusión, que nadie puede decir con exactitud lo que en realidad está pasando.
Muchas gracias por vuestro apoyo y vuestras oraciones. Nos encomendamos a Dios, Luz que ilumina nuestras vidas. Fraternalmente."
Hno. Géniaud LAUTURE (Director del Escolasticado).


We are attentive to what is happening in Abidjan. Here's some news sent to me by the Brothers on site, Saturday 2 and Sunday, April 3:

On Saturday, April 2:
"This time, indeed, it is really a war, and the detonations are heard everywhere. The most serious thing is, no doubt, the call for the mobilization of pro-Gbagbo youth. It seems that the call is not followed too much. And the curfew imposed by the other side (from midnight .....) is not followed too much either. Without doubt, the centre of the city must be in great chaos, and extremely hazardous, especially near the two bridges. Certainly, the best is to stay at home, trusting in Providence. That's what we do."
Fraternally yours,
Bro. Louis Kervadec


"The situation is not developing as we had hoped. The conflict is going to last. We continue to hear the sound of heavy and light weapons. The surveillance helicopters regularly pass over the Scholasticate during their rounds over the neighbourhoods, and crossroads. Gbagbo's residence is at Cocody (5-6 km from our home) and the presidential palace is10 km away. On April 1, curfew at 17 hours; today, curfew at noon. I hear bursts of bullets from a Kalashnikov close by, presumably to warn the oblivious. This is only a gun but the sound is impressive. We dare not go outside since April 1. There is no Mass at the nearby church, and it will be the same tomorrow on Sunday. Our employees stay at their home. At night, we trust our dog. Our meals are a bit simplified ... No market … but the markets are closed. We did well to send the Scholastics to Togo and Benin ... I take the time to read some old chronicles.
Yours fraternally.
Bro. John DEMY


Sunday, April 3:


"God is great. We had a Mass this morning (Sunday, April 3) contrary to what Saturday night had made us believe. In fact, from 17.00, heavy gunfire and sporadic sometimes animated the zone of "La Palmeraie " all night until 07:00 this morning. People struggled to return home after Mass as the gun shots were so loud. A big tank is stationed at the entrance to the Police station "9 kilos" on the Boulevard. However, despite shots (shots in the air), people went out to get supplies. When the explosions are too strong and sustained, they seek shelter or evacuate the streets temporarily.
... Our neighborhood has lost its tranquility since yesterday. We stay inside. I contacted a youth of the neighborhood, who often comes to play with us, to supply us with bread and others items when we need them. He knows more nooks and crannies to avoid gunfire. However, we have everything we need at home.
On the Côteaux (the second Community), the shooting was even more sustained around the camp of Akouedo. Here in the Palmeraie, we are calm even if insecurity is likely to increase as the days go by.... We continue to pray for peace in this country. The days ahead may be very difficult because traders can no longer get supplies from the market of Adjame, now a battleground for both sides. We pray that the crisis does not last. But the reality on the ground is quite different. There is so much confusion that no one can say exactly what is actually happening.
And thank you for your support and your prayers. We trust in God, the Light that enlightens our lives."
Fraternally yours,
Bro. Géniaud LAUTURE (Director of the Scholasticate).

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